Les décisions du Conseil d'administration du FNAP en décembre 2016 marquent une rupture significative dans le processus de programmation des aides au logement social. Aux décisions unilatérales de l'Etat, construites à partir d'approches techniques peu explicites, s'est substitué un dialogue associant tous les acteurs impliqués dans les politiques de l'habitat. Ce dialogue s'est instauré au plan national pour arrêter la répartition des crédits entre les 13 régions ainsi que les objectifs quantitatifs de production. Il a aussi permis de définir les orientations proposées aux acteurs locaux pour mettre en oeuvre ces objectifs. Elles marquent clairement la reconnaissance des politiques locales et l'importance accordée à la diversité des situations territoriales.
Si les objectifs quantitatifs demeurent, ils se complètent d'une obligation de dialogue entre tous les acteurs, au sein des CRHH, sous la responsabilité des Préfets de région. A l'échelle de chacune des régions, il est demandé de définir comment les acteurs entendent répondre aux grands enjeux du logement et en particulier : l'adaptation de l'offre de logement à l'évolution de la taille des ménages, les besoins des territoires détendus, la réponse aux besoins spécifiques (personnes âgées, jeunes,...). En lien étroit avec les Fédérations et l'USH, la FNAR engage avec les AR un suivi précis des conditions dans lesquelles ce dialogue local s'engage. Avec les résultats effectifs de la programmation, la capitalisation de ce travail permettra de nourrir les points de vue du Conseil d'administration du FNAP.
Plus encore, le FNAP a souhaité poursuivre et approfondir les réflexions engagées fin 2016 pour refonder les méthodes de programmation. Au sein de l'USH, un groupe de travail confédéral se constitue pour construire des propositions. L'exercice est d'autant plus ambitieux qu'il s'inscrit dans une période d'incertitude sur les orientations de la politique de l'Etat pour les 5 prochaines années et dans un contexte économique et budgétaire défavorable.
Cet exercice est essentiel et il pourra s'orienter autour des axes suivants :
• Comment, face à la montée en puissance des politiques locales, doit se situer la politique nationale ? Doit-elle suppléer les défaillances locales ou au contraire soutenir les plus dynamiques ?
• Comment évaluer l'effort à accomplir et mesurer les différences entre région pour que la politique nationale soit gage de réelle solidarité entre tous les territoires ?
• L'effort national en faveur du logement doit-il accorder la priorité aux territoires les plus tendus ou au contraire aider à redynamiser les plus fragiles ?
La réponse à ces questions impose d'être en mesure d'évaluer les besoins partout sur le territoire. Mais, il ne s'agit plus seulement de mettre en évidence le chiffre "magique" du nombre de logements à construire, il s'agit aussi de mesurer qualitativement les attentes et les capacités des habitants actuels et futurs de tous les territoires. C'est un véritable exercice de prospective territoriale qui doit mobiliser les organismes avec tous leurs partenaires.
Les Associations régionales ont un rôle majeur à jouer et la FNAR avec l’USH et les Fédérations sont mobilisées pour accompagner cette dynamique.