A la place du « choc de l’offre » promis par le Gouvernement, plusieurs acteurs annoncent un retournement de la conjoncture immobilière pour 2018 et s’inquiètent de son impact sur l’économie, les entreprises et l’emploi.
D’autres diront que cela n’est pas vrai, que les chiffres sur les autorisations de construire restent élevés au premier semestre 2018, que les Hlm déposeront des agréments pour près de 5 900 logements en 2018 et probablement autant pour 2019. Que les Hlm résistent mieux à la charge de la RLS que ce que nous avions dit. Certains diront, à juste titre, que les Pays de la Loire résisteront mieux que beaucoup de régions en s’appuyant sur leur attractivité et la force de leurs dynamiques endogènes.
Alors, je dirai ce que les acteurs de la construction savent déjà. 2018 sera une année en trompe l’œil et qui n’est déjà plus que le reflet qui s’estompe d’une dynamique révolue. Les Hlm honorent les signatures d’engagements pris avant septembre 2017. Les Hlm, c’est un secteur bien géré et qui, par mauvais temps, peut encore (mais pour combien de temps) s’appuyer sur ses réserves.
Les réactions des autres acteurs sont déjà plus vives. Demandez aux élus des intercommunalités en B2 et C ce que provoquent aujourd’hui sur leur marché la fin du PINEL, l’évolution du PTZ, la fin de l’APL accession et la fragilisation des Hlm. Demandez à ceux qui viennent de définir leur PLH la difficulté qu’ils entrevoient pour couvrir la diversité des besoins sur leurs marchés sans l’effet régulateur des dispositifs d’Etat. Demandez-leur l’effet de la disparition de la promotion privée et de la fragilisation de celle du logement social.
Alors, présenter les résultats 2017 de la conjoncture immobilière avec un peu plus d’un semestre de recul, permet de les entrevoir d’une manière différente.
Pour notre région, 2017 sera présentée pour beaucoup d’acteurs comme une année de référence avec des niveaux de construction (+25% sur les logements autorisés), de vente pour la promotion immobilière (+3%), d’accession sociale (+8% sur les PTZ, +12% sur les PSLA), élevés voir records.
Bien entendu, nous nous félicitons des chiffres de la programmation Hlm. Alors que la progression de 8% en 1 an du nombre de demandeurs de logement locatif social nous montre plus que jamais la nécessité voire l’urgence de construire (et pas seulement sur les territoires métropolitains), l’effort des organismes, malgré les annonces négatives dès septembre 2017 sur le PLF 2018, a été soutenu avec 6275 agréments. Nous noterons que ce niveau est néanmoins déjà en retrait de 676 agréments par rapport à 2016.
Avec du recul, 2017 sera surtout observée comme une année marquant la fin d’un cycle vertueux, une année où les acteurs sont contraints d’anticiper les changements d’une politique nationale qui faisait enfin effet levier sur beaucoup de nos marchés. Rarement, nous pouvons observer l’impact immédiat d’une politique publique. La loi de Finances 2018 provoque à elle seule une accélération des décisions pour 2017 et un retournement durable de conjoncture de nos marchés immobiliers pour les années qui viennent.
Le plein effet de cette politique se percevra certainement dans notre note de conjoncture de 2020.
Rendez-vous dès l’année prochaine pour un bilan d’étape.
A moins d’un changement de cap ?
Pour aller plus loin : NOTE CONJONCTURE 2017_BUREAU 26-09-2018 PDL